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Paris

Tendances : 5 adresses pour tester la cryothérapie

13, rue du Bouloi, à deux pas des Halles. La devanture de PØLE et son curieux slogan (« le bien-être au-dessous de zéro ») intrigue. À l’intérieur, une déco scandinave épurée nous attend, entre mobilier design, bois chaleureux et murs en forme de cocon immaculé. L’endroit ressemble à un centre de bien-être un peu chic, à ceci près qu’on n’y trouve pas de table de massage ni de spa mais uniquement des caissons à l’allure futuriste projetant du froid via des jets d’azote. « J’ai ouvert PØLE en mai 2016 avec un ami coach sportif qui pratiquait la cryothérapie à titre personnel et la recommandait à ses clients, explique Aurèle, responsable des lieux. Il m’a fait découvrir ce traitement, adapté à quelqu’un comme moi qui faisait beaucoup de sport et était souvent sujet aux blessures, notamment aux tendinites. » Un traitement encore peu connu du grand public qui semble pourtant vieux comme le monde. Dès l’Antiquité, les Égyptiens et les Grecs se plongeaient déjà dans des bains d’eau glacée à des fins médicinales. Mais la cryothérapie corps entier comme on la connaît aujourd’hui nous vient du Japon où elle a été imaginée par le docteur Yamauchi dans les années 70 avant de se répandre en Europe via le monde du sport. Elle est désormais accessible à (presque) tous à travers les nombreux instituts qui ont investi en masse dans les fameuses « cryo-cabines ».

Chaussons douillets, collerette et sarcophage-glaçon

À Paris, les centres de ce type – Cryotep ou Espace Cryo – se sont multipliés ces dernières années, avec des tarifs variant de 40 à 60 €. Chez PØLE, compter 50 € pour une séance d’une quinzaine de minutes en tout. Avant d’embarquer pour le grand froid, nous sommes invités à remplir un questionnaire afin de déterminer si le traitement est compatible avec notre état – la chose est notamment contre-indiquée aux femmes enceintes, aux personnes souffrant d’affections cardiovasculaires, respiratoires ou rénales, il est évidemment préférable de consulter son médecin en cas de doute. Puis on se met en sous-vêtements, on enfile gants, chaussettes et chaussons douillets fournis par la maison avant de se positionner, debout, dans la cabine de laquelle émerge seulement notre tête. L’opérateur en charge de la prestation (qui pourra l’arrêter à tout moment au cas où, pas de panique donc), nous installe une collerette autour du cou pour éviter la déperdition de température et nous voici affublé d’un look improbable, bien installé dans notre étrange sarcophage technologique et fin prêt à être congelé sur place.

La séance débute curieusement par une montée en température avant que celle-ci ne baisse progressivement pour atteindre – 160 °C (le caisson peut descendre jusqu’à -195 °C mais il est recommandé d’y aller doucement pour une première fois). S’en suivent trois minutes de froid extrême durant lesquels on nous conseille de tourner sur nous-même pour ne pas trop s’engourdir. Alors évidemment – attention, scoop ! – il fait très froid, mais c’est un froid sec, sans aucune humidité, donc loin d’être aussi insupportable que l’affichage des températures aurait pu le laisser craindre. « La clé du processus réside dans le choc thermique », détaille Aurèle.

Durant celui-ci, le sang circule mieux, les muscles sont davantage oxygénés et des molécules anti-inflammatoires d’endorphines se libèrent pour réduire la sensation de douleur. Résultat ? Après s’être rhabillé et avoir bu un thé chaud, on se sent franchement bien et détendu, les petits bobos causés par notre dernière séance de sport semblent de lointains souvenirs. « Après les séances, il y a plusieurs types de réactions. Certains auront un vrai coup de boost pendant que d’autres se sentiront vidés et relaxés comme après un passage chez un masseur, un kiné ou un ostéopathe. On dort aussi en général très bien le soir-même. On peut parler d’une véritable sensation de bien-être et de soulagement ».

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Des bienfaits nombreux et variés

C’est vrai que l’on prête au procédé moult vertus à la fois immédiates et durables : atténuation des courbatures, diminution des œdèmes et microlésions musculaires, gain d’énergie, amélioration de la qualité du sommeil, diminution du stress et de la fatigue, tonification du corps, soulagement de l’arthrose et autres maladies inflammatoires… Rien que ça. Des vertus qui, au fil des études effectuées par le corps médical, sont de plus en plus avérées, même si la route est encore longue avant d’en connaître tous les secrets. Si en Allemagne ou en Pologne, la cryothérapie est déjà reconnue par la Sécurité sociale, c’est encore loin d’être le cas chez nous. Il a fallu attendre 2009 pour tester le dispositif sous contrôle médical à l’INSEP, l’Institut national du Sport, de l’Expertise et de la Performance. Pour cela, plus qu’une simple cabine ouverte sur l’extérieur, l’institut s’est doté d’une véritable chambre froide où l’on peut carrément s’immerger en intégralité, en pénétrant progressivement dans des sas de plus en plus froids jusqu’à atteindre – 110 °C. Sensations fortes garanties. L’exercice est plus difficile à supporter (il faut rajouter un bonnet et un masque de chirurgien pour couvrir les voies aériennes), mais cela permet tout de même d’améliorer les bénéfices de la chose.

Avec le recul des années, les conclusions sont probantes : si le procédé est bien encadré par des professionnels et que l’on respecte bien les contre-indications, il peut faire des petits miracles. En revanche, pour l’aspect amincissant prôné par certains instituts, on repassera, car mise à part un certain raffermissement de la peau, en aucun cas la cryothérapie corps entier seule ne fait réellement maigrir, s’accordent à dire les spécialistes. Même les miracles ont leurs limites. Bonne nouvelle : après avoir longtemps été réservé aux athlètes de haut niveau, le service de l’INSEP est désormais ouvert au grand public.

« Outre les vertus récupératrices pour les sportifs, il ne faut pas oublier qu’une bonne partie des personnes qui font de la cryo s’en servent comme remède anti-douleur », rappelle Joëlle Jacobé de Naurois, directrice de l’institut Crysalide, qui s’est équipée d’une chambre froide un peu similaire à celle de l’INSEP. Pour des séances à l’unité ou des cures sur le long terme, je reçois un peu tous les types de profils, notamment de grands voyageurs car la cryo a la réputation de réparer les effets du jet lag, des personnes stressées ou très souvent fatiguées, des gens d’un certain âge qui viennent traiter leur rhumatismes ou plus largement des patients atteints de pathologies lourdes comme la spondylarthrite, la sclérose en plaque ou la fibromyalgie souhaitant soulager pour un temps leur douleur. Et de conclure : « Malades ou pas malades, jeunes ou moins jeunes, il n’y a pas une personne qui peut dire que ça ne lui a rien fait ». On confirme._

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PØLE, 13, rue du Bouloi, 1e., M° Louvre-Rivoli. www.polecryo.fr

Cryotep, 13, rue de la Grande Chaumière, 6e, M° Vavin, 13 rue Dorian, 12e, M° Nation et 180, bd Berthier, 17, M° Porte de Champerret. www.cryotep.com

Espace Cryo, 68, avenue Ledru Rollin, 12, M° Ledru Rollin. www.espacecryo.com

L’INSEP, 11, avenue du Tremblay, 12e, M° Château de Vincennes. www.insep.fr

Crysalide, 20, Rue de Boulainvilliers, 16e, M° Ranelagh. www.cryotherapieparis.com

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